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Bonne

Nouv.elle

!

— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.

S4 Episode 3

11/12/2022 – 3e dimanche de l’avent

Lecture de l’évangile : Estelle

Homélie : Gaëlle Rubeillon

Et sur Anchor.fm, Spotify ou d’autres plateformes de podcasts.

Textes du jour

Is 35, 1-6a.10
Ps 145
Jc 5, 7-10
Mt 11, 2-11
(Lire les textes sur aelf.org)

Le texte de l’homélie

Il semblerait qu’il soit grandement attendu ce sauveur, non ?
Un peu comme si tout s’arrêtait en attendant sa venue. Mais attendre qui exactement ? Enfin plutôt, attendre quoi ?
L’espoir d’un monde meilleur ? L’espoir d’une vie de bonnes nouvelles aux JT ? L’espoir d’une planète qui respire à nouveau ? L’espoir de l’abolition des privilèges ? L’espoir d’un monde sans discriminations aucunes ?
Dans l’évangile, il y a une petite énumération des maladies, des handicaps qui touchaient la population il y a 2000 ans. Autant vous dire qu’aujourd’hui, notre vie à des allures de vie futuriste pour Jean le Baptiste. J’ose imaginer la liste que nous aurions à énumérer avec les maux de notre société :
Le monde dans lequel nous vivons présentement nous rend malade. En France, on compte par exemple près de 4 millions de personnes atteintes de cancers, l’obésité touche 17% de la population adulte, la pollution provoque 40 000 décès chaque année, la covid ce sont près de 160 000 décès depuis le début de l’épidémie. Ces chiffres sont vertigineux. En tous les cas, à moi, ils me foutent le cafard ! Et forcément, on est tou.tes touché.es par ces maux, de près ou de loin.
Là, tout de suite dans ma tête, j’imagine Jésus, en 2022, en France. Honnêtement, dans mon imaginaire il ne comprend pas grand-chose dans ce monde qui va à mille à l’heure.
Là où la guérison de quelques malades sur son chemin semblait facile il y a 2000 ans, les choses se compliquent un peu dans le monde actuel. Beaucoup de maladies sont aujourd’hui liées à notre environnement, à nos choix individuels et collectifs en société. La pollution est ainsi notamment liée à notre choix de prendre la voiture en ville, plutôt qu’un autre moyen de transport peu polluant. Mais je doute que quiconque pense aux 40 000 morts par an en allant acheter son pain à deux minutes en voiture.
Aussi, parfois les maux sont cachés, invisibilisés de et par la société. Je pense notamment à l’exclusion, quelconque, le non-accueil des réfugié.es, le non-accès au logement, les violences physiques, psychologiques, la faim, etc.
Il ferait quoi Jésus dans ces conditions concrètement ? Parce que ce ne sont pas seulement quelques personnes touchées par un quelconque mal, on parle ici de problématiques sociétales profondes qui détruisent des vies, des familles qui n’ont rien demandé, sinon que de vivre. Mon intuition me dit qu’il irait peut-être rejoindre le mouvement de désobéissance civile. Mais ce n’est que mon intuition.
Vous l’avez peut-être deviné, je n’ai pas pris l’option de patienter, d’attendre le Sauveur. Ce n’est pas trop mon truc d’attendre. A vrai dire, je n’y crois pas vraiment à cette histoire de Dieu Sauveur.
En revanche, ce dont je suis persuadée, c’est que partout dans le monde, partout en France, il y a des personnes qui sont un peu des Jésus au quotidien. Peut-être que le message du jour est que nous sommes tous et toutes témoins d’actions justes et légitimes et que ce sont ces actions qu’il faut rendre visible, annoncer. Il y a des personnes qui guérissent, des personnes qui militent pour préserver notre planète, des personnes qui se battent pour le droit des femmes, des LGBTQIA+, des enfants, des personnes qui s’engagent auprès des réfugié.es ; des personnes par milliers qui agissent pour le bien commun tout simplement. Comme le cultivateur qui prend soin de ses cultures dans la deuxième lecture.
Toutes ces personnes n’ont pas attendu un.e sauveur.euse pour agir, elles font tout simplement !
Ces personnes n’ont pas la chance d’avoir Jean le Baptiste qui les annoncent partout où elles vont. En même temps, ce serait un bordel monstre à gérer. Imaginez un peu qu’à l’hôpital, l’ensemble des soignant.es aient un.e prophète qui les annonce lors de leur passage !
Ce qui est bien c’est qu’avec de milliers d’acteurices du bien commun chaque jour, nous avons forcément des exemples autour de nous. Ce qui fait autant de personnes à mettre en avant, autant de projets à valoriser, autant d’initiatives vertueuses à soutenir !
Aussi, parce que je crois qu’il faut un peu de concret, je vais vous partager deux initiatives que nous sont accessibles et qui promeuvent d’autres initiatives positives. En ce moment sur Arte, la série Un Monde Nouveau de Cyril Dion propose trois épisodes à la découverte d’acteurices du bien commun pour une planète durable pour tou.tes !
Et la plateforme Au nom de la Terre propose en accès libre des films et documentaires sur le monde paysan pendant chaque match de la Coupe du Monde. N’est-ce pas formidable ? Evidemment, pour parler au plus grand nombre, j’ai pris des exemples nationaux, mais j’aurais pu tout à fait vous parler aussi de ma cousine qui a créé une ressourcerie sportive à Rennes, ou de mes parents paysans engagés pour une agriculture biologique et équitable.
N’attendons pas, agissons et soyons le monde que nous voulons voir advenir, partageons les bonnes pratiques.
Comme Jean le Baptiste, soyons les prophètes d’un monde plus juste et plus durable, soyons les prophètes des initiatives heureuses, joyeuses que nous rencontrons sur nos chemins de vie, que nous voulons voir essaimer, fleurir.

Gaëlle Rubeillon

J’adore bien manger, et cuisiner aussi. J’aime rire de l’absurde et je chéris les moments de dîner en famille.
J’anime et facilite des ateliers de sensibilisation aux enjeux climatiques, toujours avec le sourire. Et, je jardine régulièrement aux prairies st Martin à Rennes !