#
Bonne
Nouv.elle
!
— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.
S4 Episode 2
04/12/2022 – 2e dimanche de l’avent
Lecture de l’évangile : Eloïse
Textes du jour
Is 11, 1-10
Ps 71
Rm 15, 4-9
Mt 3, 1-12
(Lire les textes sur aelf.org)
Le texte de l’homélie
Dans ce texte, Jean-Baptiste baptise les foules sur le bord du Jourdain et se fait le messager de Dieu pour nous inviter à nous convertir au travers de ces mots bien connus : « Convertissez-vous car le royaume de Dieu est proche ».
Mais qu’est-ce que la conversion ? Comment me convertir ? Ou plutôt, quels espaces en moi sont appelés à être convertis ? Je crois qu’écouter, être en présence pour reconnaitre un besoin de conversion en moi, marque le point de départ d’une conversion véritable. Cette première étape d’écoute, d’attention et de disponibilité à ce qui se passe en moi, me permet de créer cet espace pour accueillir et dire oui à l’appel à une conversion. Comme Samuel qui répond « me voici » aux différents appels du seigneur, Jean-Baptiste nous invite à d’abord être présent, comme ces foules au bord du Jourdain, et à reconnaitre la voix de dieu qui nous appelle à nous convertir. Il m’appelle alors à dire « me voici » à cette proposition qui m’est faite à chaque instant.
Je crois que la conversion nous invite, et m’invite, à adopter cette posture intérieure qui me permet d’écouter l’esprit pour agir en son nom ensuite. Il y a quelques années par exemple, lorsque cette voix intérieure, ténue, mais pourtant bien présente me disait de partir voyager quelques mois plutôt que de terminer mes études, je sentais là un lieu de conversion pour moi. Je sentais là un lieu de transformation. Moi qui étais enfermée dans une certaine image de la réussite et de l’accomplissement, accueillir l’idée qu’à ce moment-là quelque chose de plus précieux m’attendait, c’était reconnaitre cet appel ténu qui m’invitait à lâcher mes peurs et qui voulait m’amener sur un nouveau chemin. Pourtant prendre le risque d’arrêter mes études c’était prendre le risque de décevoir, de ne plus être perçue de la même manière par mes proches, de tout perdre. Pourtant on sent une promesse, quelque chose qui nous appelle, quelque chose de profond, de vrai. Mais à ce moment-là, lorsqu’on dit oui à cet appel profond, malgré cette promesse au loin, on voit surtout tout ce que l’on perd, les risques que l’on prend, les obstacles devant nous, les peurs auxquelles on n’a pas envie de se confronter. Je ne savais pas quel allait être le chemin, je ne savais pas où allait mener cette conversion. Et c’est là qu’il m’a été demandé d’accompagner cette écoute et ce choix de pas de foi.
Car oui, Jean-Baptiste le déclare fermement « Prouvez donc par vos actes que votre changement est réel » Le secret c’est donc qu’en agissant je change, qu’en accompagnant ce oui à cet appel à la conversion d’actes, la conversion devient possible.
Ce sont donc mes petits actes nourris à la lumière de Dieu qui préparent les grands actes de conversion.
La conversion ce sont ces actes à chaque instant : c’est comment je parle à mon voisin, à ma coloc, c’est la manière dont je réfrène le jugement qui me coupe de l’autre. La conversion c’est laisser et choisir l’amour passer. C’est comment j’accueille ce qui est en train d’émerger, ce qui est là.
La question c’est comment je me laisser véritablement transformer, métamorphoser par l’autre. A l’instar du bon Samaritain qui est d’abord saisi de compassion, puis se laisse convertir, puis agit pour soigner le mourant.
La conversion c’est donc la manière dont une situation m’interpelle pour m’inviter à quitter mon état de cœur initial pour aller vers autre chose. Le pas de foi de la conversion c’est peut-être donner de mon temps, de l’énergie et je fais confiance à dieu que c’est pour un plus grand bien.
Dans la version grecque de cet évangile à la place du terme conversion, on y trouve le terme « métanoia » qui veut dire « transformation radicale de l’attitude intérieure ». Et c’est bien ça l’essentiel.
Un autre élément de la conversion c’est donc cette radicalité à laquelle dieu nous appelle. « Chaque arbre qui ne produit pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu » dit le texte.
Cette radicalité nous fait toucher un point essentiel de la conversion, suivre Dieu et son amour, c’est un choix de radicalité avant tout. Ce n’est pas un acte de calcul logique et rationnel. Ce n’est pas un acte de désespéré non plus. C’est un acte responsabilisant et engageant dans lequel nous consentons à l’exigence que cela implique. Cette conversion c’est bien un appel à nous tourner, notre vie vers lui. C’est faire le choix de l’amour pour nous même et les autres à chaque instant.
Mais là où c’est le plus fou, c’est que Jean-Baptiste explique qu’en s’abandonnant à ce cadre exigeant nous auront accès à la liberté. La seule qui compte. La liberté intérieure que Dieu nous donne. Parce qu’en choisissant de nous convertir nous choisissons la vie, parce qu’on choisit une qualité d’être avec soi et les autres, nous faisons l’expérience du royaume de dieu. La contrainte de l’amour rend libre et joyeux.
Je vois bien par exemple que dans ma relation amoureuse, le choix de l’autre m’affecte, me pousse à me découvrir, à découvrir nouvellement mes peurs, mes aspirations, certains traits de ma personnalité. Je me métamorphose avec et pour cette relation me libère et me fait grandir.
De la même manière, la radicalité de l’amour de dieu me permet de me sentir accueillie et me pousse à être plus qui je suis profondément. Elle me permet de quitter des images de ce qui est attendu, des normes auxquelles je dois correspondre, des schémas. La contrainte d’amour de Dieu nous fait grandir et nous guide vers nous-même.
A l’aune de tout cela, j’entends désormais un nouvel appel : « Convertissez-vous à vous-même. » Libérez-vous de ce qui n’est pas vous, ce qui n’est pas la vie, de ce qui ne porte pas de fruit. « Convertissez-vous à vous-même. » Cette radicalité suppose une très grande vérité de cœur, et une très grande vulnérabilité. Si par exemple, je demande pardon profondément, ça me met d’abord sur un chemin de vulnérabilité et de grande vérité avec moi-même. Je ne peux pas le faire par calcul, par orgueil ou facilité, ou alors je reste au seuil de la conversion et je ne récolterai pas les dons de l’esprit.
Car oui ce chemin de conversion je ne le vis pas pour respecter dogmatiquement des règles, mais parce qu’il me promet d’accéder au royaume de Dieu. A la joie. A la vérité. A l’espérance. Et à moi-même. C’est cette promesse que si je suis est attentive à mes lieux de conversion, je me révèlerai peu à peu à moi-même, pour mieux faire alliance avec les autres.↓
Mais qu’est-ce que la conversion ? Comment me convertir ? Ou plutôt, quels espaces en moi sont appelés à être convertis ? Je crois qu’écouter, être en présence pour reconnaitre un besoin de conversion en moi, marque le point de départ d’une conversion véritable. Cette première étape d’écoute, d’attention et de disponibilité à ce qui se passe en moi, me permet de créer cet espace pour accueillir et dire oui à l’appel à une conversion. Comme Samuel qui répond « me voici » aux différents appels du seigneur, Jean-Baptiste nous invite à d’abord être présent, comme ces foules au bord du Jourdain, et à reconnaitre la voix de dieu qui nous appelle à nous convertir. Il m’appelle alors à dire « me voici » à cette proposition qui m’est faite à chaque instant.
Je crois que la conversion nous invite, et m’invite, à adopter cette posture intérieure qui me permet d’écouter l’esprit pour agir en son nom ensuite. Il y a quelques années par exemple, lorsque cette voix intérieure, ténue, mais pourtant bien présente me disait de partir voyager quelques mois plutôt que de terminer mes études, je sentais là un lieu de conversion pour moi. Je sentais là un lieu de transformation. Moi qui étais enfermée dans une certaine image de la réussite et de l’accomplissement, accueillir l’idée qu’à ce moment-là quelque chose de plus précieux m’attendait, c’était reconnaitre cet appel ténu qui m’invitait à lâcher mes peurs et qui voulait m’amener sur un nouveau chemin. Pourtant prendre le risque d’arrêter mes études c’était prendre le risque de décevoir, de ne plus être perçue de la même manière par mes proches, de tout perdre. Pourtant on sent une promesse, quelque chose qui nous appelle, quelque chose de profond, de vrai. Mais à ce moment-là, lorsqu’on dit oui à cet appel profond, malgré cette promesse au loin, on voit surtout tout ce que l’on perd, les risques que l’on prend, les obstacles devant nous, les peurs auxquelles on n’a pas envie de se confronter. Je ne savais pas quel allait être le chemin, je ne savais pas où allait mener cette conversion. Et c’est là qu’il m’a été demandé d’accompagner cette écoute et ce choix de pas de foi.
Car oui, Jean-Baptiste le déclare fermement « Prouvez donc par vos actes que votre changement est réel » Le secret c’est donc qu’en agissant je change, qu’en accompagnant ce oui à cet appel à la conversion d’actes, la conversion devient possible.
Ce sont donc mes petits actes nourris à la lumière de Dieu qui préparent les grands actes de conversion.
La conversion ce sont ces actes à chaque instant : c’est comment je parle à mon voisin, à ma coloc, c’est la manière dont je réfrène le jugement qui me coupe de l’autre. La conversion c’est laisser et choisir l’amour passer. C’est comment j’accueille ce qui est en train d’émerger, ce qui est là.
La question c’est comment je me laisser véritablement transformer, métamorphoser par l’autre. A l’instar du bon Samaritain qui est d’abord saisi de compassion, puis se laisse convertir, puis agit pour soigner le mourant.
La conversion c’est donc la manière dont une situation m’interpelle pour m’inviter à quitter mon état de cœur initial pour aller vers autre chose. Le pas de foi de la conversion c’est peut-être donner de mon temps, de l’énergie et je fais confiance à dieu que c’est pour un plus grand bien.
Dans la version grecque de cet évangile à la place du terme conversion, on y trouve le terme « métanoia » qui veut dire « transformation radicale de l’attitude intérieure ». Et c’est bien ça l’essentiel.
Un autre élément de la conversion c’est donc cette radicalité à laquelle dieu nous appelle. « Chaque arbre qui ne produit pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu » dit le texte.
Cette radicalité nous fait toucher un point essentiel de la conversion, suivre Dieu et son amour, c’est un choix de radicalité avant tout. Ce n’est pas un acte de calcul logique et rationnel. Ce n’est pas un acte de désespéré non plus. C’est un acte responsabilisant et engageant dans lequel nous consentons à l’exigence que cela implique. Cette conversion c’est bien un appel à nous tourner, notre vie vers lui. C’est faire le choix de l’amour pour nous même et les autres à chaque instant.
Mais là où c’est le plus fou, c’est que Jean-Baptiste explique qu’en s’abandonnant à ce cadre exigeant nous auront accès à la liberté. La seule qui compte. La liberté intérieure que Dieu nous donne. Parce qu’en choisissant de nous convertir nous choisissons la vie, parce qu’on choisit une qualité d’être avec soi et les autres, nous faisons l’expérience du royaume de dieu. La contrainte de l’amour rend libre et joyeux.
Je vois bien par exemple que dans ma relation amoureuse, le choix de l’autre m’affecte, me pousse à me découvrir, à découvrir nouvellement mes peurs, mes aspirations, certains traits de ma personnalité. Je me métamorphose avec et pour cette relation me libère et me fait grandir.
De la même manière, la radicalité de l’amour de dieu me permet de me sentir accueillie et me pousse à être plus qui je suis profondément. Elle me permet de quitter des images de ce qui est attendu, des normes auxquelles je dois correspondre, des schémas. La contrainte d’amour de Dieu nous fait grandir et nous guide vers nous-même.
A l’aune de tout cela, j’entends désormais un nouvel appel : « Convertissez-vous à vous-même. » Libérez-vous de ce qui n’est pas vous, ce qui n’est pas la vie, de ce qui ne porte pas de fruit. « Convertissez-vous à vous-même. » Cette radicalité suppose une très grande vérité de cœur, et une très grande vulnérabilité. Si par exemple, je demande pardon profondément, ça me met d’abord sur un chemin de vulnérabilité et de grande vérité avec moi-même. Je ne peux pas le faire par calcul, par orgueil ou facilité, ou alors je reste au seuil de la conversion et je ne récolterai pas les dons de l’esprit.
Car oui ce chemin de conversion je ne le vis pas pour respecter dogmatiquement des règles, mais parce qu’il me promet d’accéder au royaume de Dieu. A la joie. A la vérité. A l’espérance. Et à moi-même. C’est cette promesse que si je suis est attentive à mes lieux de conversion, je me révèlerai peu à peu à moi-même, pour mieux faire alliance avec les autres.↓
Flora Depernet

Jeune femme de 23 ans en exploration pour essayer d’être présente d’une manière juste et authentique aux enjeux de notre temps : remettre le vivant au cœur de nos préoccupations en permettant les transitions écologiques et sociales nécessaires. Elle tente par ses choix d’engagements professionnels et personnels de poursuivre une cohérence avec elle-même, le vivant et les autres… vaste programme…