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Bonne
Nouv.elle
!
— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.
S3 Episode 2
05/12/2021 – 2e dimanche de l’Avent
Lecture de l’évangile : Eloïse
Textes du jour
Le texte de l’homélie
Préparez le chemin… une invitation traditionnelle de ce temps de l’Avent. Comment l’interpréter ? Cela pourrait vite résonner comme une injonction, en partant de l’idée que nous ne serions pas prêtes ou prêts, ou pas dignes… Le temps de l’attente, de la préparation, ou encore de la conversion, résonne alors avant tout comme la marque de notre insuffisance. Au travail, et vite ! Une certaine éducation religieuse prompte à la contrition nous amènerait vite dans cette direction.
Et pourtant, au fil des textes du jour, je me pose la question : est-ce vraiment la posture à laquelle nous sommes appelés.e.s ?
Il me semble plutôt que la joie qui se manifeste, chez le peuple d’Israël comme chez les premiers chrétiens, est celle d’une liberté retrouvée ; liberté qui trouve sa source, principalement, dans la possibilité d’une reprise en main de sa vie, de sa destinée, d’une capacité d’agir retrouvée. Le chemin que subissait le peuple d’Israël est un chemin d’exil, un chemin imposé qui rend étranger ; le chemin tracé par Dieu est un chemin de retour à soi, de reprise de soi.
Deux éléments y contribuent tout particulièrement. Le premier, c’est la confiance. Le langage prophétique, par ses promesses, abolit l’incertitude du futur, et invite à retrouver confiance à fois dans le présent, et dans le chemin qui mène vers l’avenir. Le deuxième élément, c’est la communauté. La promesse n’est pas individuelle, mais collective, et vécue collectivement. La communauté, et l’amour qui unit ses membres, est source d’accomplissement, c’est par elle qui passe l’action de Dieu, et la réalisation de soi.
Si Dieu n’agit peut-être pas toujours de façon si lisible, puisqu’il est nécessaire de réaffirmer sans cesse son action, il est intéressant de voir que la manifestation première de celle-ci est de rendre le chemin plus aisé. Plus de dénivelé, d’inconfort ou de détours : le chemin devient facile, sûr et agréable.
Ces textes manifestent donc quelque chose qui me tient à cœur dans la pratique spirituelle : comment celle-ci, loin d’être le support d’injonctions, peut au contraire être une source de reprise sur soi et de pouvoir d’agir. La spiritualité, de même pour moi que l’action associative et militante, donne à la fois une confiance, un espoir, et une communauté qui nous porte. Elles peuvent conduire vers des chemins qui, au lieu d’être tortueux et difficiles, s’aplanissent et conduisent à davantage de justice. Comme pour le peuple d’Israël, elles sont une aventure collective vers un retour à soi et l’espoir d’une justice. Etre en capacité de tracer son chemin est un enjeu à la fois collectif et individuel, spirituel et politique.
Il n’y aurait donc pas un unique, et sans doute étroit, droit chemin qu’il faudrait à tout prix trouver et rejoindre. Il s’agit bien plus de construire et de célébrer la force qui vient aplanir une multitude de chemins. J’aime voir ainsi la puissance de Dieu : ne pas imposer une voie unique, mais apparaitre dans la pluralité des chemins de vie qu’il aide à suivre, et à vivre. Dieu agit ainsi comme une aide, une source de confiance et de réconfort, plutôt que comme une source de menaces ou de pressions.
Il n’est malheureusement pas évident que la pratique religieuse en soit ainsi. A vouloir une action de Dieu trop spectaculaire, il est tentant d’y rechercher une puissance qui s’exerce dans la contrainte, et de se méprendre sur ses manifestations. Les montages s’aplanissent, les chemins deviennent droits, mais Dieu, comme en témoigne le prophète Elie, se rend présent dans le murmure d’une brise légère.↓
Et pourtant, au fil des textes du jour, je me pose la question : est-ce vraiment la posture à laquelle nous sommes appelés.e.s ?
Il me semble plutôt que la joie qui se manifeste, chez le peuple d’Israël comme chez les premiers chrétiens, est celle d’une liberté retrouvée ; liberté qui trouve sa source, principalement, dans la possibilité d’une reprise en main de sa vie, de sa destinée, d’une capacité d’agir retrouvée. Le chemin que subissait le peuple d’Israël est un chemin d’exil, un chemin imposé qui rend étranger ; le chemin tracé par Dieu est un chemin de retour à soi, de reprise de soi.
Deux éléments y contribuent tout particulièrement. Le premier, c’est la confiance. Le langage prophétique, par ses promesses, abolit l’incertitude du futur, et invite à retrouver confiance à fois dans le présent, et dans le chemin qui mène vers l’avenir. Le deuxième élément, c’est la communauté. La promesse n’est pas individuelle, mais collective, et vécue collectivement. La communauté, et l’amour qui unit ses membres, est source d’accomplissement, c’est par elle qui passe l’action de Dieu, et la réalisation de soi.
Si Dieu n’agit peut-être pas toujours de façon si lisible, puisqu’il est nécessaire de réaffirmer sans cesse son action, il est intéressant de voir que la manifestation première de celle-ci est de rendre le chemin plus aisé. Plus de dénivelé, d’inconfort ou de détours : le chemin devient facile, sûr et agréable.
Ces textes manifestent donc quelque chose qui me tient à cœur dans la pratique spirituelle : comment celle-ci, loin d’être le support d’injonctions, peut au contraire être une source de reprise sur soi et de pouvoir d’agir. La spiritualité, de même pour moi que l’action associative et militante, donne à la fois une confiance, un espoir, et une communauté qui nous porte. Elles peuvent conduire vers des chemins qui, au lieu d’être tortueux et difficiles, s’aplanissent et conduisent à davantage de justice. Comme pour le peuple d’Israël, elles sont une aventure collective vers un retour à soi et l’espoir d’une justice. Etre en capacité de tracer son chemin est un enjeu à la fois collectif et individuel, spirituel et politique.
Il n’y aurait donc pas un unique, et sans doute étroit, droit chemin qu’il faudrait à tout prix trouver et rejoindre. Il s’agit bien plus de construire et de célébrer la force qui vient aplanir une multitude de chemins. J’aime voir ainsi la puissance de Dieu : ne pas imposer une voie unique, mais apparaitre dans la pluralité des chemins de vie qu’il aide à suivre, et à vivre. Dieu agit ainsi comme une aide, une source de confiance et de réconfort, plutôt que comme une source de menaces ou de pressions.
Il n’est malheureusement pas évident que la pratique religieuse en soit ainsi. A vouloir une action de Dieu trop spectaculaire, il est tentant d’y rechercher une puissance qui s’exerce dans la contrainte, et de se méprendre sur ses manifestations. Les montages s’aplanissent, les chemins deviennent droits, mais Dieu, comme en témoigne le prophète Elie, se rend présent dans le murmure d’une brise légère.↓
Cyrille

Cyrille, 28 ans, est engagé au sein de l’association David & Jonathan, son premier engagement associatif et le plus marqué à ce jour. Il est particulièrement mobilisé autour des enjeux LGBT+ et féministes, et de lutte contre les discriminations plus généralement. Il lui tient à cœur que la pratique spirituelle soit synonyme d’émancipation, et de faire se rejoindre recherche spirituelle et engagement militant, l’intime et le politique.