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Bonne
Nouv.elle
!
— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.
S2 Episode 16
28/02/21
2ème dimanche du Carême
Lecture de l’évangile : Leonor
Textes du jour
Gn 22, 1-2.9-13.15-18
Ps 115, 10-19
Rm 8, 31b-34
Mc 9, 2-10
(Lire les textes sur aelf.org)
Le texte de l’homélie
Pierre, Jacques, Jean sont emmenés par Jésus à l’écart !
A l’écart, comme cette pandémie qui n’en finit pas, qui nous conduit, qui me conduit aussi à vivre des écarts : écart affectif, écart amical, écart professionnel, écart relationnel, écart, écart… Je suis écarté de ce qui composait ma vie habituelle, ma vie d’avant, de mes rituels, de mes rencontres… Je dois me tenir à distance… Cet écart me rappelle aussi celui que j’ai vécu, enfant. Les autres enfants devaient me sentir différent. Je n’aimais pas spécialement jouer au ballon, préférant la compagnie des filles, étant plus sensible, plus coquet…que sais-je !
Cet écart, je l’ai intériorisé au fur et à mesure que je grandissais.
Combien de fois me suis-je mis à l’écart, tout au moins me suis-je senti à l’écart, pensant que je n’étais pas aimable, pas attirant, pas digne d’être Fils de Dieu, parce que me ressentant différent, parce que la société met les gens dans des cases, bien rangées : les personnes mariées, les religieuses, les religieux, les prêtres. Et tous les autres alors ?! Et notamment, celles qui se sentent attirées par les personnes du même sexe. Pas de case pour elles ?!
Dieu sait si je l’ai gravie cette montage ! Cette montage que je croyais inatteignable, appelant le Seigneur, le suppliant de me « guérir », au sens propre, à en devenir malade, au sens propre. Ne gardant en tête que ces quelques passages bibliques qui me répudiaient ou m’accrochant encore à ces quelques lignes du Catéchisme de l’Eglise catholique écrites par des hommes qui ne soupçonnent pas à quel point, elles sont mortifères !
Découvrir l’association Devenir Un En Christ, qui accueille des personnes homosexuelles et leurs proches, après avoir gravi tant de montagnes, m’a bouleversé au plus profond de mes entrailles. Jésus, à travers mes sœurs et mes frères homosexuels, à travers des parents d’enfants homosexuels, des couples hétérosexuels dont l’un des conjoints est homosexuel, des prêtres et religieux homosexuels, Jésus, resplendissait de simplicité, de joie, d’amour. Il m’accueillait comme j’étais !
Rabbi, qu’il est bon que je sois ici ! Jésus, tu me mettais à l’écart d’une certaine façon. Et j’ai été transformé comme Pierre et ses compagnons ont été transformés.
Faire l’expérience de la présence de Dieu.
Tu me demandais seulement d’être là. Sans aucune autre attente que d’être là, témoin de ce qui se passait, écoutant l’un témoigner, l’autre rendre grâce et tous prier et te louer.
Désormais, la parole que le Seigneur nous adresse n’est plus un message, mais une personne : « Celui-ci est mon fils bien aimé ». Ce jour où j’ai découvert l’association, lors de son dixième anniversaire, était un jour lumineux, extraordinaire, un peu comme si j’étais seul avec Jésus et que je ne pouvais plus parler… comme Pierre qui ne savait que dire… mais bouillonnant pourtant à l’intérieur, recouvert de cette nuée d’amour, de miséricorde, d’action de grâce.
Dorénavant, avec la personne de Jésus, la nouvelle Alliance ne consiste pas d’abord à accueillir une nouvelle loi, une nouvelle prophétie, mais à accueillir la grâce manifestée en Lui. Ce qui fait que je suis chrétien, ce n’est pas la loi, pas la morale, mais ma foi en la personne de Jésus que nul ne peut m’enlever.
Ma foi et ma confiance en Jésus s’affermissaient. Il en est ainsi pour chacun de nous parfois, dans la prière, nous arrivons à simplement nous reposer et goûter la joie d’être avec Jésus.
Par le récit, aujourd’hui, de la Transfiguration, Jésus nous redonne courage : « N’ayez pas peur. Avec moi, traversez les épreuves et les difficultés de cette vie au terme de laquelle je vous accueillerai dans ma Gloire ».
Cette parole, que le Seigneur nous restitue, est comme une invitation à une montée, à une ascension personnelle, à une mise à l’écart, afin que nous soyons témoins de sa Gloire. Il veut que cette vision céleste soit gravée dans notre mémoire, pour qu’au moment de l’épreuve, nous soyons soutenus, confiants, et déterminés à lui rester fidèles. Il veut attiser notre désir de faire partie de ce royaume de Gloire, où il n’y aura plus de combat, plus de larmes mais la paix et la sérénité. Cette nuée nous enveloppe comme signe de sa divine protection, qui que nous soyons, quoique que nous vivions, quel que soit notre état de vie.
« Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)
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A l’écart, comme cette pandémie qui n’en finit pas, qui nous conduit, qui me conduit aussi à vivre des écarts : écart affectif, écart amical, écart professionnel, écart relationnel, écart, écart… Je suis écarté de ce qui composait ma vie habituelle, ma vie d’avant, de mes rituels, de mes rencontres… Je dois me tenir à distance… Cet écart me rappelle aussi celui que j’ai vécu, enfant. Les autres enfants devaient me sentir différent. Je n’aimais pas spécialement jouer au ballon, préférant la compagnie des filles, étant plus sensible, plus coquet…que sais-je !
Cet écart, je l’ai intériorisé au fur et à mesure que je grandissais.
Combien de fois me suis-je mis à l’écart, tout au moins me suis-je senti à l’écart, pensant que je n’étais pas aimable, pas attirant, pas digne d’être Fils de Dieu, parce que me ressentant différent, parce que la société met les gens dans des cases, bien rangées : les personnes mariées, les religieuses, les religieux, les prêtres. Et tous les autres alors ?! Et notamment, celles qui se sentent attirées par les personnes du même sexe. Pas de case pour elles ?!
Dieu sait si je l’ai gravie cette montage ! Cette montage que je croyais inatteignable, appelant le Seigneur, le suppliant de me « guérir », au sens propre, à en devenir malade, au sens propre. Ne gardant en tête que ces quelques passages bibliques qui me répudiaient ou m’accrochant encore à ces quelques lignes du Catéchisme de l’Eglise catholique écrites par des hommes qui ne soupçonnent pas à quel point, elles sont mortifères !
Découvrir l’association Devenir Un En Christ, qui accueille des personnes homosexuelles et leurs proches, après avoir gravi tant de montagnes, m’a bouleversé au plus profond de mes entrailles. Jésus, à travers mes sœurs et mes frères homosexuels, à travers des parents d’enfants homosexuels, des couples hétérosexuels dont l’un des conjoints est homosexuel, des prêtres et religieux homosexuels, Jésus, resplendissait de simplicité, de joie, d’amour. Il m’accueillait comme j’étais !
Rabbi, qu’il est bon que je sois ici ! Jésus, tu me mettais à l’écart d’une certaine façon. Et j’ai été transformé comme Pierre et ses compagnons ont été transformés.
Faire l’expérience de la présence de Dieu.
Tu me demandais seulement d’être là. Sans aucune autre attente que d’être là, témoin de ce qui se passait, écoutant l’un témoigner, l’autre rendre grâce et tous prier et te louer.
Désormais, la parole que le Seigneur nous adresse n’est plus un message, mais une personne : « Celui-ci est mon fils bien aimé ». Ce jour où j’ai découvert l’association, lors de son dixième anniversaire, était un jour lumineux, extraordinaire, un peu comme si j’étais seul avec Jésus et que je ne pouvais plus parler… comme Pierre qui ne savait que dire… mais bouillonnant pourtant à l’intérieur, recouvert de cette nuée d’amour, de miséricorde, d’action de grâce.
Dorénavant, avec la personne de Jésus, la nouvelle Alliance ne consiste pas d’abord à accueillir une nouvelle loi, une nouvelle prophétie, mais à accueillir la grâce manifestée en Lui. Ce qui fait que je suis chrétien, ce n’est pas la loi, pas la morale, mais ma foi en la personne de Jésus que nul ne peut m’enlever.
Ma foi et ma confiance en Jésus s’affermissaient. Il en est ainsi pour chacun de nous parfois, dans la prière, nous arrivons à simplement nous reposer et goûter la joie d’être avec Jésus.
Par le récit, aujourd’hui, de la Transfiguration, Jésus nous redonne courage : « N’ayez pas peur. Avec moi, traversez les épreuves et les difficultés de cette vie au terme de laquelle je vous accueillerai dans ma Gloire ».
Cette parole, que le Seigneur nous restitue, est comme une invitation à une montée, à une ascension personnelle, à une mise à l’écart, afin que nous soyons témoins de sa Gloire. Il veut que cette vision céleste soit gravée dans notre mémoire, pour qu’au moment de l’épreuve, nous soyons soutenus, confiants, et déterminés à lui rester fidèles. Il veut attiser notre désir de faire partie de ce royaume de Gloire, où il n’y aura plus de combat, plus de larmes mais la paix et la sérénité. Cette nuée nous enveloppe comme signe de sa divine protection, qui que nous soyons, quoique que nous vivions, quel que soit notre état de vie.
« Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 20)
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Patrick Gatineau-Guérin
Patrick Gatineau-Guérin est responsable éducatif auprès de personnes déficientes intellectuelles dans l’Oise. Il est président d’honneur de l’association Devenir Un En Christ qui accueille des personnes concernées, directement ou non, par l’homosexualité.