#

Bonne

Nouv.elle

!

— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.

Episode 16

01/03/20
1er dimanche de Carême
Michèle Jeunet

Et sur Anchor.fm, Spotify ou d’autres plateformes de podcasts.

Textes du jour

Gn 2, 7-9 ; 3, 1-7a
Psaume 50
Rm 5, 12-19
Mt 4
(Lire les textes sur aelf.org)

Le texte de l’homélie

Cet Evangile on l’appelle habituellement le récit des Tentations de Jésus. Il me semble qu’il vaudrait mieux l’appeler : le récit de la victoire de Jésus.
Cela me semble important de commencer le Carême par la contemplation d’une victoire : Jésus victorieux.
Cela me semble important parce que nous avons besoin de cette victoire, besoin de comprendre que Jésus a su vaincre le mal, que le mal. On pourrait dire que le mal s’est comme brisé sur sa Personne.
Et toute la vie du Christ est une victoire sur le mal.
Toute sa vie est un non à la mort, un non au mensonge, un non à l’idolâtrie, à la haine, à l’exclusion, à l’injustice, tant de réalités de notre monde qu’on nomme péché.
Et toute la vie du Christ est un oui, un oui à la vie, un oui à Dieu, un oui à la vérité, à la relation, à la justice, à la bonté et au pardon.
Alors cette victoire nous révèle quelque chose d’inouï :
Dieu-e nous a rejoint pour que nos vies, notre humanité, notre Histoire trouvent et retrouvent la source de la vie.
Et trouver la source de la vie, c’est cela être sauvé-es.
Et nous le sommes, sauvé-es, définitivement, parce que Dieu-e est plus grand-e que notre mal, parce que Dieu est plus fort-e que notre péché, parce que dans notre monde, pour tous les temps, pour aujourd’hui, pour hier et pour demain, Dieu-e a introduit le germe de sa victoire.
Oui, nous avons besoin de regarder cette victoire, car dans nos vies, toutes nos vies sont toutes marquées d’une manière ou d’une autre par une souffrance, un échec, une faute. Et il nous est bon de regarder cette victoire du Christ, gage de cette victoire définitive qui nous est promise et en même temps germe qui travaille aujourd’hui le monde à la manière d’un ferment.
Christ vient nous donner la vie, sa vie par sa présence, faire jaillir la source d’eau vive qu’est son amour.
Alors, puisqu’il est venu pour habiter de sa présence le désert de nos vies, cela veut dire une chose capitale : Christ est là, avec nous, à côté de nous, d’une présence définitive. Il a fait tout le chemin pour nous rejoindre et nous rejoindre jusque dans les recoins les plus désertiques de nos vies.
Alors s’il a fait tout le chemin, s’il est là présent, alors que nous reste-t-il à faire ? Que nous reste-t-il à faire ?
La seule chose à faire, c’est d’y croire et de me laisser aimer par lui.
Alors ce temps du Carême, c’est vraiment un temps privilégié pour croire que Dieu-e est là, ami-e de ma vie, l’ami-e par excellence qui ne me lâchera jamais la main.
Ce temps de Carême, c’est un temps privilégié pour m’offrir à son amour, pour me laisser aimer au cœur même de nos pauvretés, de nos fragilités, de nos blessures, au cœur même de nos souffrances, au cœur même de nos choix tordus nous laisser aimer, au cœur même de nos cœurs étriqués…
Ce temps de Carême, un temps privilégié pour accepter sa présence au cœur même de notre misère.
Et ce n’est pas facile, c’est même très difficile. Car notre réaction spontanée c’est de croire que nous serons dignes quand nous serons impeccables.
Dieu-e nous veut tout de suite et nous prend dans ses bras et nous embrasse tendrement.
Une pauvreté habitée par sa présence est toujours une pauvreté, ça n’enlève pas, mais cela devient un lieu de rencontre avec l’Amour qui est Dieu-e, un lieu où je laisse Dieu-e m’aimer tel-le que je suis, comme je suis, un lieu d’ouverture à la Grâce, une brèche où Dieu-e peut enfin laisser couler sa vie.
Et voilà notre vrai lieu de conversion, nous laisser aimer. Une attitude qui va permettre à Dieu-e d’agir et de faire du neuf dans nos vies.
Et pour cela, il nous laisse trois Paroles.
Trois Paroles de Jésus :
« L’homme vivra de la Parole de Dieu » : *C’est un appel pour nous à écouter cette Parole comme une vraie nourriture pour notre vie.
« Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et c’est à Lui seul que tu rendras un culte » : *C’est un appel à préférer, qui nous veut libre et nous défaire de ce qui nous emprisonne.
« Tu ne mettras pas à l’épreuve, le Seigneur ton Dieu »
*C’est un appel à la confiance en Dieu-e.
Voilà et ces trois paroles qu’il laisse, c’est les trois paroles qui sont le secret de sa victoire. Ces trois paroles sont le secret de la victoire du Christ pendant ces 40 jours au désert et la métaphore de toute sa vie.
Ce sont aussi les paroles de notre victoire et de notre bonheur.

Michèle Jeunet

Sœur Michèle Jeunet fait partie de l’Institut des Soeurs de ND du Cénacle dont l’apostolat spirituel donne à des femmes la possibilité d’un ministère de la Parole, au travers de toutes formes de missions permettant une expérience de Dieu.
Son livre Masculin-Féminin fait suite à son mémoire de Maitrise en théologie et décrypte le discours d’une encyclique sur les femmes, discours qui est à la racine de leur discrimination dans l’Eglise catholique romaine.
Elle tient un blog où découvrir ses homélies, ses pistes pour méditer et d’autres sujets qui la passionne ou la mobilise.