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Bonne

Nouv.elle

!

— La parole inclusive du dimanche,
Du premier dimanche de l’Avent au dimanche de Pâques, un.e invité.e nous donne à entendre l’homélie dominicale.

Episode 4

22/12/19
4e Dimanche de l’Avent
Francine

Et sur Anchor.fm, Spotify ou d’autres plateformes de podcasts.

Textes du jour

Is 7, 10-16
Psaume 23
Rm 1, 1-7
Mt 1, 18-24

Le texte de l’homélie

N’est-ce pas une révélation ahurissante que de se savoir « appelés à être saints » Appelés à être saints ? Qui ? Nous ? Moi ? Appelés à être des saints : Certes, les vertueux, les bons, les généreux, les modestes, les dévoués, et les croyants…. Ceux-là, c’est certain, ils seront saints ! Oui ! Nous ? les blancs, les noirs, les indiens, les asiatiques….etc, dont on ne sait rien, n’ont rien su, ni rien fait de bien, ni de mal. Et, les pauvres, les défavorisés, les esclaves, les infirmes, les moches, les illettrés…… Et il en manque encore ! Les divorcés, divorcés-remariés, par exemple, ces parias, ces hors-la-loi aux yeux de l’Eglise ! Et moi ???
Comment savoir si ceux-là seraient appelés à être des saints ? Font-ils partie des catégories retenues plus haut pour revêtir la sainteté promise par Paul ?
Comment être crédible, si je proclame : « vous êtes appelés à être des saints ! »
Si je devais annoncer une telle parole, qui est une promesse et je crois que c’est vrai, je me ferais chahuter ! moquer ! traiter d’hallucinée…d’illuminée et j’en passe. On me prendrait pour une folle, une douce rêveuse ! On me jetterait des pierres peut-être ?
Mais, quand j’y pense… ceux qui ont passé leur vie dans la violence, le crime, les massacres, les vols, les mensonges, les traitrises, les outrages de toutes sortes…..ceux-là : devraient aussi « être appelés saints ? »
Là, les paroles des prophètes méritent de bien les comprendre, de bien comprendre le projet de Dieu. Les paroles transmises depuis les prophètes, par tous ceux qui ont entendu les Epitres, les Evangiles, et de générations en générations, sont connues et sues de tous ceux qui appartiennent à l’Enseignement de Dieu. C’est la foi qui est transmise et qui n’arrête pas. Et, que nous savons. Oui, nous entendons mais elle ne nous interpelle pas.
Nous n’imaginons pas que ces paroles sont faites pour être retransmises, mais c’est notre vocation, notre mission de baptisés, de croyants. C’est dommage de ne pas savoir. C’est plus grave encore de savoir et de ne pas transmettre le « message », la « parole ».
Comment dire « vous êtes appelés à être saints » et si vous ne le dites pas ! Qui le saura ?
Alors, j’en reviens à la catégorie des « bons » de ceux qui méritent la sainteté.
Et les méchants, les nations païennes….dont Paul pense que nous en faisons partie, Jésus nous appellerait, aussi ? Encore faudrait-il que, le message de Dieu ait été semé dans ces nations. Ces multitudes de gens, consentiraient-ils à lui obéir, à le reconnaître ?
C’est là notre mission et elle n’est pas facile. Il y aurait des risques, des peurs, des dangers. Sommes-nous, suis-je censée être cette messagère ? Suis-je suffisamment formée ? Ma foi est-elle assez solide ? Mes paroles auraient-elles de l’influence ? Aurais-je cette chance ?
Je crois qu’il n’est pas nécessaire de se mettre en route pour les extrémités de la terre. Le message peut être donné là où nous sommes.
Comment ? Par mon exemple, ma manière d’être, de sourire, de venir en aide spontanément, d’être généreux, ne pas chercher querelle, pardonner…. Simple ?
Ce sont ces attitudes conformes aux prophéties annoncées, et qui valent toutes les écritures. C’est cela le message de l’amour de Dieu et de l’appel à la sainteté promise. Ce message est de tous les temps, il n’y en aura jamais d’autres.
Que Dieu nous rappelle à chaque instant que nous savons et que beaucoup ne savent pas. Or, Dieu nous donnera cette force et nous mettra là où Il voudra que sa Parole soit semée….J’ai employé le « nous » pour cette MISSION, mais ici, il s’agit bel et bien de dire « Je ».
Parlons d’espoir pour terminer. Je n’oublie pas, je sais que chacune, chacun est voué à être racheté, quoi qu’il ait fait. C’est pour cela que le Christ est mort, qu’il a souffert cette effroyable passion. L’amour de Dieu n’est donc pas un vain mot et que ses bras sont ouverts à jamais et pour tous.
Mais, il y a un mais…. Le pardon qui est offert –nous est offert- encore faut-il l’implorer, agir dans ce sens et revenir sur le passé, non seulement sur soi, mais sur tant de victimes innocentes. Oui, ce sera à ce prix, et nous le savons. Les derniers scandales de l’Eglise, je veux parler des viols et abus de pouvoir sur des religieuses, auront du mal à passer, auront du mal à se faire oublier et surtout auront du mal à être pardonnés. La parole de Paul a donc toute son importance. Elle fera appel aux consciences, trop longtemps étouffées par le sentiment d’impunité. Beaucoup d’appelés, dit-on, mais peu d’élus !
Or l’Esprit Saint va prendre le relai. Il va se mettre à l’ouvrage et redresser « le vaisseau de son Eglise » en grand danger. Dieu n’est jamais en vacances, Dieu est toujours à l’écoute. Il sonde les cœurs, il voit tout. Il est vigilant. Que la prière nous sauve ! Et nous serons sauvés !
Ça, nous le savons !

Francine

Francine a 77 ans, elle est mariée, mère de 3 enfants, 5 petits-enfants, 1 arrière-petit-fils. Elle est engagée depuis plus de 40 ans à l’Action Catholique des Femmes, à Lille. Elle a notamment contribué, en 2015, aux « Murs de paroles » pour la promotion du Plaidoyer pour la juste place des femmes dans les instances décisionnelles de l’Eglise.
Elle s’est également beaucoup investie dans la Journée Mondiale de la Prière, à l’écoute des femmes chrétiennes du monde.